Avant la dernière guerre en ex-Yougoslavie, les religions cohabitaient avec respect et bonne entente. Chacun vivait ses propres croyances sans stigmatisation particulière. Modérées et discrètes les pratiques s’harmonisaient avec la vie des villages sans tension. Après la guerre, c’est à la demande du maire musulman de Bosanska Krupa que l’idée de reconstruction de l’église a pu se confirmer. Cela a encouragé la communauté catholique de la ville à faire une demande d’aide à l’association Potentiel 13. Elle a relevé le défi. 10 ans plus tard la mission était accomplie après des périodes positives et d’autres plutôt délicates faute de moyens. Il n’y a pas eu de découragement pour autant. L’équipe de Potentiel a tenu le choc et a rempli son engagement pendant plus de dix ans.

Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont fait les nombreux voyages et à toutes celles et tous ceux qui ont participé en France aux activités qui ont permis de réaliser ce projet principal et les autres tout aussi importants pour la population de Bosanska Krupa.

Pendant ces dix ans nous avons négocié avec la Mairie pour constater qu’elle ne pourrait pas vraiment nous aider. Elle nous donnait le feu vert pour les travaux en désignant une architecte spécialisée dans ce type de chantier. Elle supervisait la qualité de nos travaux. Nous avons pu retrouver les anciens plans qui nous ont permis de suivre à la lettre la reconstruction de l’édifice. Pour accélérer les travaux nous avons pu prendre quelques ouvriers qualifiés pendant plusieurs mois pour monter les murs après que Potentiel 13 ait pu finir les fondations et le démarrage de la bâtisse jusqu’à un mètre cinquante du sol. Pour le superbe coffrage de la toiture et la toiture elle-même c’est une entreprise spécialisée qui a fait le travail pour un prix défiant toute concurrence. En effet ce travail l’intéressait pour afficher son savoir-faire en vue d’autres chantiers.

Nous avons informé l’évêché de Banja Luka de notre travail. Ils nous ont remercié de cet engagement sans pourtant y croire vraiment. Il faut rappeler que cet évêché a eu onze prêtres tués pendant la guerre et de nombreuses églises détruites. On comprend pourquoi ils nous ont laissé faire.

Monseigneur Komarica est venu avec nous en France à la rencontre des catholiques de Marseille et sa région. Monseigneur Panafieu a dit une messe à Notre Dame de la Garde, en Latin, pour que Monseigneur Komarica puisse officier avec lui. Nous avons visité des banques alimentaires et des boutiques sociales pour que la délégation bosniaque puisse connaître des initiatives d’aides aux plus démunis.