Naissance de l’idée de la création d’un centre d’oncologie (2020)

La finition d’un gros chantier a eu lieu fin octobre 2018. Notre présence, dans ce village pendant les plus de 8 ans qu’ont duré les travaux nous a permis de constater l’apparition d’un nombre très élevé de cancers, chez les 28 – 40 ans et de leucémies chez les très jeunes enfants. Le corps médical local nous a indiqué que beaucoup de femmes enceintes, actuellement, présentent aussi des cancers. Le nombre de décès est tout aussi important en ce moment. Cela se fait dans le plus grand anonymat. C’est difficilement acceptable quand on connait les causes d’une telle situation.

L’ampleur du problème, relatif aux cancers, nous amène à conclure, suite à nos travaux, enquêtes, que les traitements doivent se faire sur place. Tout le problème est là. La compétence des médecins de ce pays, n’est pas en cause. C’est le manque de moyens techniques, de médicaments adéquats et la mise à jour des connaissances médicales qui font défaut. Le tout est dans un contexte social très dégradé.

Depuis 2018 nous accompagnons, sur Marseille, un jeune étudiant en médecine bosniaque, pour des soins intensifs liés à un cancer grave du péritoine. Nous avons pu constater les limites d’interventions, de diagnostics et de conditions de traitement pratiqués en Bosnie, à la frontière de l’insupportable, pour des résultats très faibles.

Les médecins locaux lui pronostiquaient 4 mois de survie en Bosnie. Aujourd’hui, après un an et demi en soins réguliers en France, il est toujours en vie. Nous espérons que ce soit pour de nombreuses années.

Le coût d’un tel soutien dépasse, à ce jour, les 40 000 Euros. Tout espoir de sauver d’autres personnes dans ces conditions est illusoire. Seul un projet performant, sur place, pourrait le faire et pour un grand nombre d’adultes et d’enfants.

Quand le praticien oncologue (expert reconnu mondialement) de l’Institut Paoli Calmette, à Marseille, a vu cet étudiant, pour faire le diagnostic de sa maladie il nous a demandé, au vu des résultats, où était ce jeune homme quand il était enfant. Nous lui avons répondu qu’il avait environ 5 ans et qu’il était resté trois ans dans un milieu toxique, hautement pollué lors de la guerre en Bosnie.

La réponse, de ce spécialiste, fut sans appel : « sa maladie a débuté à cette période !». Les innombrables cas actuels, que l’on constate là-bas, ont la même origine. C’est la raison de ce projet urgent.

Les populations ont été encerclées, enfermées 1201 Jours, dans la « Poche de Bihac », sous les bombes, avec empoisonnements de l’eau et de la nourriture, sans pouvoir sortir de cet enfer. (Avec le confinement Covid 19 on peut imaginer ce que veut dire 3 ans et 3 mois encerclés sous des bombardements hautement toxiques avec comme nourriture des aliments contaminés eaux comprises !)

Comprendre comment cette poche de Bihac a été polluée pendant la guerre ?

L’association Potentiel 3.0 a simplement demandé s’il y avait des personnes susceptibles de nous éclairer sur les conditions de vie des citoyens dans cette zone, pendant cette période. Nous avions précisé, au préalable, que l’on ne faisait pas une démarche d’investigations pour aller dans une logique d’accusation.

Ce n’était pas les acteurs qui nous intéressaient mais les effets nocifs sur les populations. Comment travailler pour réduire cette situation insupportable, voire injuste qui a pour origine la pollution massive de cette région de 1992 à 1996.

L’association a rencontré les principaux militaires en charge du commandement de l’armée régulière de Bosnie I Herzégovine sur ce secteur de Bihac :

  • Braco Badnjevic, commandement logistique à Bihac
  • Emin Mésic (professeur), Général et chef d’équipe chargé de l’information
  • Hilmija Suljic. Général +++, Chef de commandement à Bihac, armée régulière de Bosnie. Président fédération des anciens combattants
  • Senad Saracevic  Commandant à Coralici
  • Hamdo Delalic commandant de Cazin
  • Dekanovic Ismet (traducteur pour armée canadienne)
  • Huska Avdagic colonel responsable de la brigade de Bosanska Krupa
  • Mujo Begic, commandant chargé de l’information

Les discussions ont confirmé l’empoisonnement de la « Poche de Bihac » pendant ces trois années et demie. S’il n’y a pas de corrélation directe entre un bombardement et l’apparition d’un cancer 20 ans plus tard, il est clair qu’il y a une corrélation directe entre un ensemble important d’évènements toxiques et la prolifération des cancers constatés aujourd’hui.

Les populations ont été sous de très nombreux bombardements nocifs. Tous ces produits chimiques sont venus polluer les nappes phréatiques. Les cultures se faisaient sur un sol contaminé à plus de 30 cm de profondeur. De plus l’eau a été volontairement contaminée. Pour ajouter des éléments à ce tableau, le contingent français de la Forpronu a jeté un très grand nombre de conserves périmées (elles dataient de 1933 pour les plus anciennes).

De son côté la Croix Rouge a distribué des conserves datant de 1945. Elles étaient immangeables pour ceux qui avaient la possibilité de se ravitailler ailleurs. Les plus démunis, très nombreux sont allés se servir dans ces stocks abandonnés sur place.

Le lendemain de la guerre, le commandement de Sarajevo a donné l’ordre aux armées bosniaques d’enfouir tout le stock de conserves de ces campements, dans un lieu tenu secret.

Si on ajoute, à toutes ces pollutions, un stress constant dans lequel étaient plongées ces populations (215 000) et l’envoi, par des pays européens, dès 1999, de nourritures non contrôlées et souvent périmées, la preuve est suffisante pour expliquer une telle situation.

Toutes les personnes rencontrées sont d’accord pour témoigner et détiennent les preuves de ce qu’elles avancent. Les observateurs de l’ONU et le HCR, qui ont suivi ces conflits, sont aussi en possession de ces éléments.

Dès la fin de la guerre des ONG reconnues ont pu confirmer ces faits. Ils auraient pu rester dans les archives si cette deuxième vague de victimes n’était pas apparue.

Il est inutile de s’orienter vers des enquêtes. Elles offriraient, aux experts, de longues années de désaccords et de polémiques permettant aux lieux décisionnels de botter en touche. L’urgence de la situation ne supporte pas le rallongement inutile des délais.

Pour finaliser un tel projet il faudra déjà compter entre 5 à 7 ans, si cette évidence est traitée, en responsabilité, par la communauté internationale.

A la fin de cette année 2019, l’association va rencontrer, en Bosnie, les médecins qui ont accueilli toutes les victimes de guerre. L’empoisonnement de la population ne sera plus un questionnement mais la confirmation de la réalité. Nous avons eu des entretiens avec le Professeur Nermin Halkic et le Docteur Mirsada Avdagic-Terzic, leurs réponses sont déjà édifiantes.

Vers le projet

Même si le coût d’un tel projet peut être évalué entre 80 ou 90 Millions d’Euros, il reste mineur au regard de toutes ces victimes innocentes qui pourraient, pour un grand nombre, être sauvées.

Rappelons que :

  • Le rachat d’un joueur de foot peut aller au-delà de 1OO millions d’Euros,
  • Les fonds, à la hauteur d’environ un milliard d’Euros, sont arrivés en 48h, pour la reconstruction de Notre Dame de Paris,
  • La CEE a été victime de détournement de fonds d’aides et de subventions sans doute au-delà du milliard.
  • Avec le Covid 19 la France a voté des subventions et des prêts pour l’Afrique pour 1 Milliard deux cent millions d’Euros. Même si nous ne portons pas de jugement sur cette décision il nous parait raisonnable de rappeler à la France que le départ de Bosnie après la guerre mérite un retour pour réparer ce qui est resté en suspens. C’est ce que l’association a pu écrire à Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République Française, le 14 Avril 2020 !
  • Monsieur Macron, Président de la République Française et madame Angela Merkel, la Chancelière d’Allemagne viennent de proposer, en Juin 2020, que plus de 700 Milliards d’Euros soient fléchés pour la Santé en Europe. Le projet que Potentiel 3.0 soutient est étroitement lié à l’Europe et son avenir.

Les fonds nécessaires, pour notre projet de centre international d’oncologie, divisés par 26 membres de la CEE (sans l’Angleterre) ne deviendraient plus un montant significatif surtout s’il est étalé sur 5 à 7 ans. Enfin d’autres pays tels que l’Australie, le Canada, les USA pourraient participer à cette réparation, ce qui diminuerait le coût de chacun, etc.

Faire rayonner la communauté internationale, dans ce secteur, autrement que par leur présence dans des conflits, serait une façon positive pour soutenir une population dans une très grande difficulté. Elle est sans doute incapable de se relever seule. L’effet système d’une telle programmation aurait pour conséquence de redonner un coup de fouet à l’économie. Cela aiderait les personnes à changer de paradigme. Celui de l’impuissance apprise (quoique je fasse ma situation ne changera pas, donc j’apprends à ne rien faire) passerait à celui de l’appropriation de son propre avenir. Sortir par le haut de l’échelle de Maslow est une condition nécessaire pour commencer à développer des compétences sociales collectives et individuelles pour ces populations.

Ce projet doit être maitrisé par la communauté internationale qui devra gérer les fonds sans délégations aux acteurs locaux. Ces derniers sont toujours des aspirateurs pour prendre les fonds et les détourner de leur objet. Ce point est essentiel pour aboutir. De même la gestion devra être assumée par un gestionnaire international avant de remettre le fonctionnement de la structure au pays. Faudra-t-il attendre 10 ans ou plus cela reste difficile à dire ?

La modernité d’un tel projet doit être assurée. Pour cela nous allons devoir imaginer l’hôpital de demain dans et hors les murs. Cela fait appel à de l’expertise médicale, à des plateaux techniques performants, à un hôpital connecté avec des réseaux de villes et de campagnes. La formation des acteurs de ce système de soins doit être anticipée afin qu’ils agissent de façon complémentaire, transversale et collaborative dès que la réalisation sera opérationnelle.

On comprend l’ampleur de la tâche autour et pour ce projet où le patient devra être partenaire de son parcours de soins.

Travailler avec une telle ambition c’est vouloir débloquer une situation dramatique qui sauvera des vies tout en remettant une population sur le chemin de l’espoir et du renouveau.

Le message peut être très fort si on sait le porter et faire participer les acteurs de terrain, avec toutes les précautions qui s’imposent.

L’objectif final est que les médecins bénéficient de conditions performantes pour soigner les patients, dans un esprit ouvert et participatif. Il s’agira de rendre l’accès aux soins aisé à toute la population, sans exclusive, aussi bien dans des logiques d’hospitalisation optimale que dans des pratiques ambulatoires.

La demande d’accompagnement

Même si des idées émergent pour la réalisation d’un tel projet ce n’est pas le lieu d’en parler ici. Ce serait prématuré et contraire à une démarche qui veut accueillir toutes les compétences possibles pour le réaliser.

L’association a conscience de l’ampleur du projet, sans doute à la hauteur du besoin. Elle demande dans un premier temps à être aidée pour diffuser cet objectif et définir une stratégie globale autour de toutes ces étapes à franchir. Elle a besoin de personnes ressources qui la mettent en contact avec les réseaux pertinents.

Il s’agit de faire connaitre ce projet à la communauté internationale et aux grands organismes internationaux en mesure de le soutenir, de l’accompagner et d’y apporter un soutien pécuniaire.

L’association met en place des ambassadeurs, dans différents pays (Hollande, Suisse, Canada et USA, Australie, Allemagne) pour relayer la communication et favoriser les connections possibles avec leurs environnements. Elle recherche également des personnes et des entités ressources pour valider une méthodologie de travail, construire et favoriser les négociations.

Nous devons aller à la rencontre de :

  • l’O. N. U.
  • La C.E.E
  • M.I
  • Processus de Berlin
  • Le Canada
  • L’Australie
  • Les U.S.A.
  • L’O.M.S.
  • Les fonds institutionnels à déterminer
  • Les fondations internationales sensibles à notre cause (Les anciens Présidents des USA ont tous une Fondations pour ce genre de situations)
  • La Principauté de Monaco et sa fondation pour les enfants
  • Des artistes et des sportifs fortunés
  • Des entreprises internationales par le biais de leurs fondations
  • Les grandes O.N.G.
  • Des dons, des legs et subventions diverses

De son côté l’association, dans son « cœur de métier » va s’appuyer sur ses membres pour asseoir sa surface d’influence.

Elle a besoin de conseils très spécialisés et de soutiens pour rencontrer toutes les personnes qualifiées capables de s’approprier le projet, de le porter et de le faire avancer.

L’art de la négociation est en chemin. Des outils méthodologiques existent. L’association souhaite avoir un accompagnement dans ce domaine.

Nous savons travailler sur le développement des compétences sociales des personnes. Nous avons participé à la construction d’outils et de repères méthodologiques à ce niveau. Nous connaissons la dimension participative qu’il faut intégrer dans de tels projets et nous sommes familiers au concept d’évaluation.

Notre connaissance peut être complémentaire à un outil existant que nous aimerions pouvoir développer avec l’appui des concepteurs. Nous savons que l’outil, s’il est réalisé dans l’esprit d’appropriation, par tous les acteurs concernés, est déjà le projet. D’où l’importance de la méthodologie à mettre en place dans notre démarche ce qui a pour corollaire ce besoin d’aide pour réussir.

Si ce document vous met en résonance nous serions heureux de pouvoir l’amplifier par une rencontre ou des échanges.

Jean Yves Moine, Association Potentiel 3.0
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