Témoignages et état des lieux
La grave situation sanitaire constatée sur le canton Una Sana nécessite une méthodologie participative forte sur le terrain.
Il est impossible de positionner ce projet de centre d’oncologie sur Bihac sans avoir l’engagement fort des acteurs concernés sur Bihac et au niveau du ministère de la Santé.
Pour cela les démarches ont eu lieu dès le 23 Décembre 2019 auprès de madame la Ministre de la Santé du Canton Una Sana.
Elle reçoit les observations, réflexions de Potentiel avec une grande attention et nous encourage dans ce projet en nous assurons de son soutien et disponibilité pour cela.
Le 19 Décembre 2019 c’est auprès du directeur de l’hôpital que nous avons pu dire notre vision de la situation et partager cette ambition d’un projet de centre d’oncologie sur son hôpital ou proche de celui-ci. Accueil plus qu’intéressé puisqu’il reconnait l’état très délabré de son établissement qui ne reçoit que peut de soutien de l’état qui centralise beaucoup sur Sarajevo en oubliant les provinces.
La réunion avec le corps médical, lors de la présentation du projet à plus de 40 personnes (docteurs, IDE, para médical et gestionnaires) à permis de repérer des leaders locaux qui se sont engagés pour participer à ce projet ambitieux mais tellement urgent et indispensable.
Une rencontre avec l’ambassade de France le 27 Décembre 2019 conforte la justesse des démarches de Potentiel 3.0, encourage le dialogue et la poursuite du travail en complémentarité avec d’autres ambassades et en lien avec le gouvernement français.
En plus de ces acteurs ci-dessus rencontrés, les militaires, commandants, colonels, responsable de la communication, chef de bataillon pendant la guerre ont été rencontrés. Ils sont très touchés de la démarche de Potentiel 3.0. Ils travaillent pour rassembler les documents et témoignages d’empoisonnement, d’intoxication des aliments et de l’eau de 1992 à 1996. Tous nous disent que si il faut témoigner de ces contaminations ils sont unanimes pour le faire.
Potentiel travaille avec tous ces gens. Fin Mars 2020 l’association avait programmé un voyage sur Bihac et Sarajevo pour faire le point sur tous les documents collectés. Les preuves sont là. La pandémie du Coronavirus a donné un coup d’arrêt dans ces échanges. Il est prévu fin juin, début Juillet 2020 de reprendre tout cela dans un contexte et situation gravement déstabilisés par ce Covid 19 tant sur les préoccupations des pays focalisés sur la reprise économique de leurs pays que sur le plan économique très dégradé après cet épisode sanitaire qui a touché le monde entier.
En France des contacts ont été pris avec la société Sales Force qui serait prête à fournir des algorithmes et leurs licences pour mettre en place un système informatique intra hôpital connecté avec la médecine de ville et les patients futurs utilisateurs de ce projet d’oncologie. C’est important aussi pour installer les démarches du traitement ambulatoire et le suivi au domicile des patients.
De même des échanges ont eu lieu avec l’entreprise IRIS Santé qui est spécialisée dans ce type de projets. Ils ont un savoir faire reconnu et une expérience de création d’établissement sanitaire à l’international, notamment dans des pays en grandes difficultés sociales, sanitaires et économiques. La poursuite d’un travail en collaboration nécessite de mobiliser entre 50 000 et 150 000 Euro pour faire l’étude de faisabilité et arrêter un pré projet. Le montant de ce projet est variable en fonction de ce que l’association peut recueillir sur le terrain afin de limiter la dépense.
Le 14 Avril 2020 un courrier a été envoyé à la Présidence de la République française pour faire une demande d’engagement de la part de la France à hauteur de 80 Millions d’euros. Ce courrier en plein combat contre le covid 19 a été déclencher par l’information que la France donnait plus de 150 millions d’Euro à l’Afrique pour la pandémie tout en ouvrant un fonds de garantie pour ces pays de plus d’un milliard cent millions d’Euro. La France a également garantie pour plus d’un milliard d’Euro d’emprunt pour la société CNA-CGM. Elle a aussi subventionné le métro de Belgrade pour environ 8 millions d’Euro plus le reste… Même si nous n’avons pas de critique à formuler sur ces aides il nous paraît pertinent de prendre rang pour sauver des vies humaines en train de mourir d’empoisonnement et d’intoxication dont la France a une part de responsabilité. Il serait bien que l’Europe abonde ce financement.
Dans cette perspective de financements multiples et coordonnés, Potentiel 3.0 va chercher des appuis en Allemagne notamment auprès de l’organisation dite « Processus de Berlin » en charge de l’accompagnement après la guerre des pays des Balkans, notamment la Bosnie.
Des correspondants travaillent actuellement sur ce projet aux Pays Bas, en Australie et au Canada.
Enfin, l’institut Paoli Calmette à Marseille, donne un accord de principe pour aider leurs confrères médecins à Bihac et aux alentours par de la téléconférence, télémédecine, de la formation, de la supervision d’équipe et de la mutualisation voire un accueil sur Marseille pour les cas les plus lourds. Pour avoir un accord définitif le directeur de l’institut demande que nous obtenions le feu vert de la tutelle de cet hôpital via le préfet de région Paca qui est le Président de cet institut et que des moyens pécuniaires soient mobilisés pour ce soutien.
Le recueil de données
L’absence de statistiques fiables ne permet pas d’abonder ce recueil de données de façon pertinente. Toutes les informations relatives aux empoisonnements et aux nombres croissant de cancers dans la région de Bihac seront accessibles grâce au travail de fourmis que sont en train de réaliser les médecins, les infirmières sur Bihac et dans les villes alentours.
L’association Potentiel devait recueillir, en Mars 2020 cette production d’informations. La fermeture des frontières pour cause de coronavirus n’a pas permis de finaliser cette étape. En réalité tout le monde sait tout sur tout. Les informations sont cachées aussi bien à Sarajevo, qu’en Croatie qu’à l’ONU, l’OTAN, L’UNHCR, l’OMS la CEE, les Etats Unis et d’autres ONG. Beaucoup de choses restent inaccessibles pour éviter les procès. Potentiel remonte au plus près de ce qu’elle peut faire en évitant de se mettre en danger ou de mettre en danger des personnes.
D’ici fin juin, début Juillet 2020 un voyage en Bosnie permettra de faire avancer ce recueil de données alimenté par le travail d’anciens militaires, d’urgentistes de l’époque et du corps médical actuel qui constate les drames humains quotidiens, sans pouvoir faire grand-chose.
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